"Equinoa" : qui se cache derrière cette association?

L’asbl Equinoa n’a (presque) plus de secret pour la majorité des ittrois·es. Active depuis plus de 10 ans sur l’entité d’Ittre, au départ sous forme d’accompagnement psycho-éducatif aux enfants à difficultés, l’association a depuis multiplié et diversifié ses activités afin que chacun·e puisse y trouver son compte. J’ai eu l’occasion d’échanger avec Yasmine, à la tête d’Equinoa, sur le contexte de sa création. Certes, un moment moins chaleureux que nos précédentes rencontres – chacune chez nous, derrière notre écran - mais la discussion n’en fut pas moins intéressante pour autant ! Lisez par vous-mêmes

Equinoa et ses trois membres fondateurs 
Yasmine Devrim est l’instigatrice du projet. Vous l’avez probablement déjà croisée dans le village, que ce soit à l’une de ses activités, en allant chercher du matériel de couture lors de l’initiative citoyenne de création de masques pour enfants en avril dernier, ou encore à un stand, de l’association des parents ou celui d’Equinoa à la fête de la Saint-Rémy. Bref, Yasmine est sur tous les fronts ! Mais elle n’est pas seule porteuse du projet. À ses côtés, Thierry Van Laere, son compagnon de vie et fidèle acolyte dans ce projet, est principalement en charge de l’aspect logistique (infrastructure, soins aux animaux, gestion de l’équipe des bénévoles,…). Et en soutien, Axane, la sœur de Yasmine, qui s’est joint à l’aventure dès le départ.

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Un parcours de vie similaire et des passions communes 
À 20 ans, après plusieurs petits boulots à droite à gauche et différentes directions choisies (études de philosophie et de langues), Yasmine s’est lancée dans des études d’éducatrice spécialisée. Une occasion en or pour rencontrer des publics différents et de travailler dans des secteurs variés. « Je me suis toujours sentie assez différente et pas super bien dans les canevas tout tracés, comme l’école par exemple. C’était assez difficile pour moi de m’y sentir bien… Par contre, dans tout ce qui est artistique ou en lien avec la nature et les animaux, j’arrive à m’épanouir pleinement ! »
Yasmine terminait ses études d’éducation spécialisée lorsqu’elle a rencontré Thierry, à l’époque commercial dans une boite informatique. Tous les deux dans le milieu équestre et totalement sur la même longueur d’ondes, ils ont beaucoup tourné dans les manèges de manière bénévole. Ils ont apporté leur aide dans les manèges et, en échange, ils pouvaient monter les chevaux et s’en occuper. Ils sont très vite devenus animateurs équestres, dans un centre d’hippothérapie principalement en contact de publics avec des besoins spécifiques (personnes porteuses d’un handicap, en dépression, en décrochage scolaire, etc.). « Ce qu’on recherchait, Thierry comme moi, c’était de se créer une famille autour des animaux et de la nature. Les centres que nous avons côtoyés nous ont vraiment permis de reproduire cela ».  
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Toute une histoire
« J’en suis arrivée là, car moi-même à l’adolescence, j’ai vécu un décrochage scolaire. Les chevaux et le contact avec la nature, m’ont vraiment permis de sortir la tête hors de l’eau. J’ai eu cette envie de repartager avec d’autres personnes, ce qui m’avait fait du bien pendant cette période », confie Yasmine. La logique « métro, boulot, dodo » ? Très peu pour elle. Elle a toujours eu cette envie de vivre en marge de la société, de se créer « un petit oasis » dans lequel des personnes traversant des difficultés pourraient se sentir mieux, lui permettant, par la même occasion, de se sentir utile dans quelque chose qui l’avait elle-même aidé auparavant. 

Du souhait à la réalisation 
Thierry a, dès lors, également démarré des études d’éducateur spécialisée, afin d’avoir tous les deux un bon bagage dans le domaine. Par la suite, ils ont, l’un et l’autre, fait deux années de stage en centres d’hippothérapie, le premier « Aux Rênes de la Vie » (La Hulpe), et le second chez « Equité » (Hoeilaart). Deux approches assez différentes : la première, plus motrice, avec des personnes avec un handicap physique, et la seconde, en lien avec des personnes à handicap ou maladie mentale. 

2007 : création de l’asbl (et en prime, l’achat de leur premier cheval, Zébulon) 
Jouez sur les mots avec la racine « equus » (cheval, en latin), ajoutez à cela une touche d’esthétique au niveau de la sonorité, un lien avec l’alimentation et le rapport à la terre (« quinoa »), et vous obtenez « Equinoa » ! 
Leurs premières activités ont pris place dans le Brabant Wallon. Au début, de manière itinérante, avec Zébulon. Leur premier véritable lieu d’ancrage a été dans le Hainaut (du côté de Ath), chez des amis qui possédaient une ferme équestre qui correspondait tout à fait à leurs attentes. Cet endroit leur a permis d’offrir à leur cheval une vie la plus naturelle possible (en extérieur, avec des congénères, sans fer, alimentation saine,…) et de travailler avec lui, sur base de l’éthologie appliquée (un principe de l’hippothérapie que vous avez pu découvrir dans le Petit Tram du mois passé). 

Retour aux sources

Pour des raisons personnelles, ils ont dû déménager et en ont profité pour revenir dans le Brabant wallon, en quête d’un endroit pour leur cheval. « À partir du moment où on a eu notre cheval, on a eu l’impression que c’est lui qui nous a guidé, et qui fait qu’on a débarqué à Virginal. C’est un peu lui notre mentor ». Ils ont repéré une prairie, au bord du canal, au niveau de l’écluse, qu’ils ont louée et dans laquelle ils y ont mis Zébulon, ainsi que d’autres poneys avec lesquels ils travaillaient. 

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Une petite caravane dans la prairie
Bien différente de leur structure actuelle, c’est dans cette prairie qu’ils ont fait leurs séances d’hippothérapie (qu’ils appelaient à l’époque, « accompagnement psycho-éducatif médié par le cheval »), principalement pour des enfants placés en famille d’accueil. Par la suite, ils ont trouvé une maison à vendre à Virginal, rue d’Hennuyères, conquis par le potentiel du jardin à l’arrière. Ils s’y sont installés, en 2010, dédiant une partie de leur habitation à l’asbl. 

Bénévole dans l’asbl depuis le début, Yasmine y a consacré entièrement son énergie et son temps depuis maintenant deux ans, et espère pouvoir s’engager (n’étant pas subventionnée, Equinoa fonctionne sur fonds propres). Une nécessite pour le maintien d’Equinoa, mais pour Yasmine également. « Equinoa m’apporte énormément. Je touche un peu à tout et ça me permet de ne pas me lasser et de continuer de m’épanouir. Les retours positifs des gens me motivent énormément, c’est mon moteur ». 

Leur cheval de bataille (sans mauvais jeux de mots ;-))
La sensibilisation au bien-être animal a toujours été au centre de leurs préoccupations. Leur objectif : mettre les personnes en contact avec les animaux, dans une approche relationnelle (sans pour autant les faire monter dessus). Les gens viennent pour soigner l’animal, ça leur fait du bien, tant à l’animal qu’à eux. Petit à petit, ils ont souhaité mettre en valeur diverses thématiques qui leur tenaient à cœur, telles que l’environnement, la question de l’énergie et du développement durable, de l’alimentation, avec comme fil rouge : le respect du vivant de manière générale. Dès lors, Equinoa s’est redéfinie comme une structure d’éducation relative à l’environnement. Un environnement naturel, au sens biologique du terme, mais également un environnement social. C’est sur base de ce constat qu’est née la diversification de leurs activités : animations parents-enfants, stages de vacances, tablées de soutien, brunchs en histoire, et j’en passe ! 

Une nouvelle corde à son arc
Créé pendant le confinement, le « service traiteur » d’Equinoa fait vibrer nos papilles gustatives depuis maintenant plusieurs mois. Du sucré, du salé, mais surtout, une alimentation saine, non-industrialisée et végétarienne. N’hésitez pas à leur rendre visite au Marché des artisans à Virginal, vous y découvrirez « Les petits délices d’Equinoa ». Rendez-vous ce jeudi 5 novembre, de 15h à 19h, à la salle polyvalente de Virginal.

Equinoa et le Centre culturel
En 2010, Yasmine a fait la connaissance de l’équipe du Centre culturel, grâce à une annonce dans le Petit Tram expliquant, qu’en guise de soutien aux associations, il y était possible de faire des photocopies au Centre culturel (encore souvent appelé « CLI » à l’époque). C’est donc, par le biais de publicités qu’elle devait faire pour l’asbl, qu’elle a atterri dans nos bureaux. « On a directement été super bien accueillis et intégrés à la dynamique du Centre culturel, en étant invités à participer à des réunions, à la fête de la Saint-Rémy, en mettant en valeur les activités d’Equinoa, etc. On a vraiment trouvé Ittre dynamique, notamment par l’influence du Centre culturel et des actions instaurées, qui ont été un déclencheur de pleins de choses de notre côté aussi. » 

Bruxellois de souche, mais ittrois·e·s de cœurs
À la différence de Bruxelles et de l’énergie qu’elle dégage (beaucoup de monde mais pas assez de liens entre eux), Virginal, et Ittre de manière générale, est devenue une petite famille pour Yasmine et Thierry. « Nous nous sommes épanouis à du 100 000 à l’heure dans le village. Tout le monde se connait, s’intéresse à la vie de ses voisins, c’était primordial pour nous. Ne pas être dans l’anonymat, mais être quelqu’un pour les autres, pour ses voisins. ». Ils sont actifs, par le biais d’Equinoa, dans la dynamique locale du projet « Deux poules », mais également en tant que bénévoles d’initiatives citoyennes (comme celle de la distribution de masques dans l’entité) et administrateurs de la « Give Box ». L’asbl est également investie, depuis plusieurs années, dans diverses initiatives de sensibilisation telles que « BeWapp » et les Amis de la propreté (sensibilisation au ramassage et tris des déchets) ou encore les opérations « Boîtes à Kdo » (création et de distribution de boîtes pleines de cadeaux pour des enfants en situation difficile) et « Arc-en-ciel » (récolte de vivres non périssables au bénéfice d'associations d'enfants). À travers ses activités et ses projets solidaires, Equinoa se définit de plus en plus comme un lieu centrée autour de la relation parents-enfants, où le but premier est de passer du « vrai » temps ensemble, loin des écrans, dans la nature, autour de jeux, d’histoires, tout en s’ouvrant sur le reste du monde. 

Le mot de la fin
J’ai rencontré Yasmine et Thierry, pour la toute première fois, il y a deux ans, lors de la fête de la Saint-Rémy (la première pour moi). Ils tenaient un stand pour leur association, où des groupes d’enfants en ressortaient le visage maquillé et le sourire aux lèvres. Leur bonne humeur et leur sens de l’accueil m’ont directement attirée. Toujours prêts à se lancer dans de nouveaux projets, à soutenir ceux d’autres organismes et partir à la rencontre d’autrui,… Bref, des gens en or avec le cœur sur la main. 

N’hésitez pas à les contacter :
Equinoa Asbl - www.equinoaasbl.com - 067/74.65.26

Vous pouvez même aller un cran plus loin en parrainant un de leurs animaux !
« En devenant parrain ou marraine d’un des animaux d’Equinoa, vous nous permettez d’assurer leur bien-être, leurs soins, notamment en nous donnant les moyens de faire face aux urgences vétérinaires ». Retrouvez toutes les informations à ce sujet sur leur site internet.

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