Journée de la Terre Palestinienne, le 30 mars à Ittre

30 mars à 18 h 00
PJPO

Chaque année a lieu à Ittre, autour de l’olivier communal de la Paix, une cérémonie pour rappeler que le peuple palestinien est de plus en plus dépossédé de sa terre, de ses ressources et de ses droits. La Journée de la Terre palestinienne rappelle que l’établissement de colonies de peuplement, que ce soit par la légalisation de colonies sauvages établies en Cisjordanie, ou par la construction de nouveaux logements dans des colonies existantes, ou encore par des expulsions à Jérusalem-Est au profit de colons israéliens, constitue un crime de guerre . 1 
L’Union Européenne, tout comme la précédente ministre belge des Aff aires étrangère, Sophie Wilmès, ont condamné la colonisation dans des termes très clairs : « Avec l’Union Européenne, la Belgique considère que l’expansion des colonies, les démolitions, les expulsions sont illégales au regard du droit international. Elles exacerbent les tensions, menacent la viabilité et la solution à deux États et diminuent les perspectives d’une paix durable » (Sophie Wilmès à la Chambre des représentants le 01/02/2022). 

Mais ces condamnations répétées n’empêchent toujours pas le gouvernement israélien de poursuivre la colonisation, au point que le nombre de colons dans les territoires palestiniens occupés est passé de 262.500 lors des Accords d’Oslo en 1993 à 678.800 en 2020. 
De plus, comme le signalent les organisations belges à la base de la campagne «Made in Illegality», «Une importante vie économique s’est développée dans les colonies israéliennes au fi l des années, constituée d’industries, de production agricole et d’exploitation des ressources naturelles du territoire palestinien. Ces activités économiques contribuent au maintien de la colonisation et à son expansion.» 2 Ces produits sont exportés vers l’Union Européenne qui est le premier marché d’exportation pour Israël. Leur étiquetage souvent incorrect ne permet pas d’identifier qu’ils proviennent de colonies illégales. Et comme le souligne François Dubuisson, professeur de droit international à l’ULB, il faudrait aller plus loin qu’un étiquetage qui mentionne «colonie israélienne». L’Union Européenne et ses États membres ont l’obligation de faire respecter le droit international et devraient imposer « une interdiction de l’importation au sein de l’UE de produits des colonies, et non un simple étiquetage précisant leur origine. » 



UN RÉGIME D’OPPRESSION À L’ÉGARD DES PALESTINIEN.NE.S 

De plus, les Palestinien.ne.s vivant dans les territoires occupés comme en Israël sont soumis à un régime d’oppression et de domination de la part des autorités israéliennes. Comme l’affirme Amnesty International, il s’agit d’un système d’apartheid : « l’apartheid est un régime dans lequel un traitement discriminatoire prolongé et cruel est infligé par un « groupe racial » d’êtres humains à un autre dans le but de contrôler ce second groupe.»3 Et cela se passe en Cisjordanie et en Israël. La dépossession des terres et des biens, la ségrégation et les contrôles, la privation de droits économiques et sociaux, la fragmentation géographique, toutes ces stratégies du gouvernement israélien à l’encontre des Palestinien. ne.s les appauvrissent et étouffent leur vie.4
 Alors Amnesty International pose la question : « L’apartheid est inacceptable, où que ce soit dans le monde. Alors pourquoi le monde a-t-il accepté l’apartheid envers le peuple palestinien ? » Les États qui ont le pouvoir d’agir se taisent par crainte de se voir accusés d’antisémitisme. L’accusation d’antisémitisme brandie automatiquement par les autorités israéliennes et les organisations sionistes vise à faire taire, par la culpabilisation et par l’impact encore présent du souvenir du judéocide lors de la dernière guerre, les critiques argumentées à l’égard de la politique d’Israël. 
Amnesty International appelle Israël à mettre fin au crime international que constitue cet apartheid, et d’autres organisations sous la coupole du CNCD 11.11.11. nous invitent toutes et tous à ne pas conforter l’indiff érence et l’immobilisme qui sont sources en réalité de violences, mais à oeuvrer, notamment par le boycott des produits des colonies illégales, pour un changement et une paix juste. 
PJPO Ittre, En association avec l’Association Belgo-Palestinienne (ABP), le CNCD 11.11.11. et la Coordination Nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie (CNAPD) 


À l’occasion de cette Journée de la Terre palestinienne, retrouvons- nous le jeudi 30 mars de 18h à 19h autour de l’olivier communal de la Paix, à l’Espace Bauthier, rue de la Montagne, 36 à Ittre, pour une cérémonie de commémoration et d’engagement. Elle comportera des interventions de délégué.e.s d’Amnesty International, de l’Association Belgo Palestinienne (ABP), du CNCD 11.11.11., de la Commune d’Ittre et de PJPO Ittre. Elle se terminera par un verre de l’amitié offert par la commune.


 1. Présentant, le 9 juillet 2021, son rapport annuel au Conseil des droits de l’homme, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, M. Michael Lynk, a conclu de son analyse que les colonies israéliennes constituent un crime de guerre. Cette constatation, a-t-il ajouté, oblige la communauté internationale à faire comprendre à Israël que son occupation illégale et son mépris du droit international ne peuvent plus continuer sans conséquences.

2. La plateforme nationale de la Campagne « Made in Illegality » regroupe plus d’une vingtaine d’organisations (de défense des droits de l’Homme, de développement, de paix et de syndicats).

3. Extrait du rapport d’Amnesty International, L’Apartheid israélien envers le peuple palestinien, un système cruel de domination et un crime contre l’humanité, 2022 (résumé 28 p. rapport complet 280 p.)

4. Sans oublier qu’en 2023, cela fera 75 ans que dure la domination israélienne, et que 2022, selon l’ONG israélienne B’Tselem, a été l’année la plus meurtrière depuis 2004 : 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de l’armée israélienne en Cisjordanie et à Jerusalem-Est. Depuis le 1er janvier 2023, les emprisonnements, les agressions, les exécutions extrajudiciaires, les meurtres de Palestiniens de tout âge par les colons juifs, augmentent considérablement et ce en toute impunité.