Ciné Soupe : carte blanche à Benoît Mariage
Le CINE-SOUPE a redémarré ce lundi 27 septembre à La Valette avec une salle bien remplie. A l’occasion de la Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le cinéma belge était à l’honneur. Benoît Mariage, réalisateur de notre région, avait illustré sa carte blanche en choisissant des courts-métrages «coups de coeur» de ses anciens étudiants de l’IAD.
Le premier film « SIMON PLEURE » de Sergio Guataquira avait pour thème une rupture sentimentale, la nostalgie d’un amour perdu, tendre et dédramatisé. L’idée particulièrement originale du film est la particularité de Simon : lorsqu’il pleure, c’est son corps entier qui verse des larmes ; il se retrouve donc complètement trempé avec les situations tragi-comiques que l’on devine au quotidien.
Le jeune réalisateur racontait s’être inspiré d’un épisode amoureux personnel avec son ressenti du moment. Sur le plan technique, il a dû faire un travail inventif sur la lumière puisque le film se déroule en été … mais a été tourné en hiver à Bruxelles. Ensuite, c’est Marie Le Floch qui a présenté « ELENA ». Ici Le thème était imposé : un conflit moral avec une unité de lieu et de temps. Nous accompagnons une adolescente qui doit assumer la relation de ses parents polonais dans la vie de tous les jours en Belgique. En effet, elle seule connaît le français. Nous nous retrouvons avec une situation difficile et délicate où la maman doit subir un interruption volontaire de grossesse. La jeune « traductrice » en herbe va décider de la suite des événements…
L’inversion du rôle parent /enfant est développé tout en finesse et la justesse de jeu des actrices(eurs) est particulièrement attachante. Marie racontait avoir beaucoup cherché les actrices qui « collaient » à son scénario. Pour le documentaire « LA PROVA », le chef-opérateur Alessandro Garcia remplaçait le réalisateur Toni I. Valenzi à l’étranger. Le film pose un regard tendre sur la vie quotidienne d’un vieux couple de paysans au fin fond de la Calabre. Alessandro expliquait que les « acteurs » regardaient souvent la caméra pendant le tournage et qu’il avait fallu couper beaucoup de séquences dans les 60 heures de prises de vue. Les dialogues spontanés augmentaient cependant le naturel des scènes au jour le jour.
Enfin, « T’EST MORTE, HELENE » de Michiel Blanchart raconte aussi la fin d’une histoire d’amour. A l’inverse du premier film, le deuil, le déni, la colère sont traités de façon un peu folle frisant le film d’horreur. Le calme revient avec l’acceptation finale. Ce court-métrage a séduit un réalisateur américain et notre jeune cinéaste s’envolera bientôt pour les USA afin de tourner une version longue de son film !
Cette première séance fut un réel bonheur : Benoît Mariage et ses anciens élèves se retrouvant avec un plaisir non dissimulé, les spectateur assistant à la montée de jeunes talents belges prometteurs. Voilà un beau début de saison pour le Ciné-Soupe !