Françoise Peeterbroeck, présidente du CPAS

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François Peeterbroeck, 57 ans, comptable de formation, a été élue avec 272 voix de préférence aux dernières élections communales. Elle assurera, pendant les six prochaines années, la présidence du CPAS, une fonction qu’elle connaît bien, vu qu’elle l’occupait déjà lors de la précédente législature. Durant son mandat, elle aura en charge les finances, le budget, la petite enfance, les marchés publics, les assuétudes, la santé, les affaires sociales ainsi que le plan de cohésion sociale.


Toujours à Ittre, toujours en politique

Françoise a toujours habité à la rue Jean Jolly, à Ittre, dont elle est originaire. Elle participe de bon cœur à la vie associative de la commune et apprécie beaucoup le contact avec les gens. Depuis la fin de ses études, elle travaille dans des cabinets ministériels et parallèlement, depuis 1988, elle s’implique dans la vie politique au niveau communal. D’abord comme conseillère communale, pendant deux législatures,  ensuite comme échevine et présidente du CPAS, de 2006 à 2009, de 2013 à 2018 et actuellement, si tout va bien, jusqu’aux prochaines élections communales, en 2024. Un engagement qui lui prend beaucoup de temps, qui demande parfois des sacrifices et certains aménagements, mais pour lequel elle voue une véritable passion et qu’elle vit très bien.

Discrétion et travail de fond

L’expérience qu’elle a acquise via son travail lui assure une bonne connaissance des rouages de l’administration wallonne et des relais politiques dans les niveaux de pouvoir supra-communaux. Ce qui est un atout, nous confiera-t-elle, pour monter et suivre les dossiers, mais aussi pour obtenir des subsides, seuls garants de la viabilité financière de bien des projets. Le travail que Françoise mène au sein du CPAS est un travail de longue haleine. Certains projets prennent toute une législature avant d’être réellement concrétisés. Ce fut le cas, par exemple, pour la création des crèches (MCAE) d’Ittre et de Virginal. Entre la conception des projets, la recherche de subsides et l’attribution des marchés publics, les procédures sont parfois longues. « Il faut faire avec ». D’autre part, une partie des actions que mène le CPAS n’est pas directement visible. Le respect de la vie privée implique une certaine discrétion. Et, d’autre part, une majorité des actions sociales menées par le CPAS sont, par nature, moins visibles que la création d’un bâtiment où d’une route par exemple. Mais, ce travail lui convient bien, car elle préfère « s’activer sur les dossiers plutôt qu’être devant les caméras ». Face à ses mission, elle reste optimiste, « il ne faut pas perdre courage et toujours remettre le travail sur le métier et, à un moment donné, on finit toujours par trouver des solutions », patiente et besogneuse, « il ne faut pas être trop pressé, beaucoup travailler, beaucoup interpeller ses relais et garder un œil en permanence sur les dossiers ».

Innover pour maintenir les acquis du pass

Le CPAS de la commune d’Ittre s’occupe, sans surprise, de l’aide sociale au sens large. Mais, il propose aussi de nombreux services à la population qui ne sont pas forcément présents dans d’autres communes, ou du moins, qui ne sont pas gérés, ailleurs, par les CPAS. Ces aides et services, qui restent liés « au social », fonctionnent assez bien et occupent, au sein de la structure, plus de 40 employés. 

Parmi les services et les aides que le CPAS coordonne, Françoise nous parlera du Plan de Cohésion Social, des aides familiales, de la prévention contre les assuétudes : « notamment via le travail avec le secteur de la jeunesse ». Elle abordera aussi les repas dans les écoles et les repas à domicile : « qui permettent aux personnes âgées de ne pas devoir intégrer une maison de repos, ce qui constitue une priorité pour beaucoup d’entre eux ». La réinsertion socio-professionnelle des personnes bénéficiant du Revenu d’Intégration Social (RIS) reste également une priorité pour elle. Par delà les exemples, elle insistera surtout sur la nécessité de maintenir en place, à Ittre, Haut Ittre et Virginal, tous ces services qui existent aujourd’hui et pour lesquels la demande ne cesse d’augmenter. « Bien sûr », précisera-t-elle, « elle serait la plus heureuse de la commune si, demain, plus personne ne demandait le RIS. Malheureusement, ce n’est pas le cas! Il y a toujours des personnes qui sont en difficulté, qui ont connu un accident de la vie. Nous sommes là pour les aider. Nos services sont appréciés et il faut les maintenir ! ». 

Mais, maintenir une aide et des services de qualité, cela représente un sacré défi, notamment au niveau du budget, une compétence dont elle a également la charge et qui risque d’être ardue pour les années à venir. En effet, « avec la restructuration d’NLMK Clabecq, c’est une crise avant tout sociale, (les emplois de 281 personnes sont toujours menacés et c’est la priorité), mais aussi budgétaire, à laquelle la commune va devoir faire face ». A ce stade, difficile de chiffrer l’impact que cela aura sur les finances. Mais une chose est sûre, « il faudra trouver des solutions ». Et pour elle, et l’ensemble du collège, « hors de question de combler cette perte en augmentant simplement l’impôt sur les citoyens ». Il faudra donc, plus que jamais, surveiller les dépenses. Une tâche qui s’annonce assez ardue pour le CPAS, notamment dans un secteur comme l’accueil de la petite enfance. Un service essentiel, mais toujours déficitaire et où les marges de manœuvres restent limitées au niveau de la commune. Si, comme elle l’affirme, « il est un peu tôt pour proposer des solutions concrètes à ces problèmes budgétaires », la présidente évoque tout de même quelques pistes et actions, en cours ou à venir, pour remplir cet objectif prioritaire de maintien des services. Outre le maintien des activités existantes, il y a par ailleurs certains projets, déjà en gestation, qu’elle aimerait concrétiser et continuer de développer. C’est notamment le cas de la création d’une maison médicale. Un projet inscrit dans la déclaration de politique générale de majorité et qui, d’après elle, « permettrait d’avoir un endroit dans lequel tout une série de spécialistes liés à la santé pourraient venir exercer un ou deux jours par semaine. Ce qui répondrait à la pénurie de certaines professions médicales dans la commune ».

Mieux vaut prévenir que guérir

Enfin, au cours de notre entretien, Françoise insistera sur l’importance, pour les citoyens qui rencontrent des difficultés, « de ne pas hésiter à franchir la porte de l’institution ». Elle encourage vivement, par ailleurs, ces derniers à venir les trouver le plus tôt possible, « avant d’être complétement noyés dans leurs problèmes ». Même si la personne ne remplit pas, pour une raison ou une autre, les conditions d’accès au RIS, « parfois, un conseil, une petite aide, pas forcément financière, par exemple administrative, logistique, peut aider les gens et éviter la catastrophe ». Or, ajoute-t-elle, « malheureusement, il reste des gens qu’on pourrait probablement aider mais qui ne se présentent pas », car, « le CPAS reste un peu tabou. Les gens se disent, oh non, ce n’est pas pour moi ». Et pourtant, même s’ « il faut rester réaliste et que le CPAS ne peut pas régler tous les problèmes », il existe une série de services qui peuvent répondre aux besoins d’une partie des citoyens. Elle encourage, d’ailleurs, les personnes qui rencontrent des difficultés à consulter, sur le site de la commune, la section réservée aux activités du CPAS. Mais aussi à venir poser leurs questions sur place ou par téléphone. Et enfin, à lire les informations et articles sur le CPAS et ses activités publiés régulièrement dans le bulletin communal.