Expo monumentale : "inspiration et respiration végétales" par Geneviève Vastrade

Du 25 juin au 7 août
Espace Bauthier
  • Exposition de photos sur bâches, sculptures en bois, tableaux et gravures

Photos et sculpture en accès libre sur le site
Gravures et tableaux accessibles les samedis et dimanche entre 13h00 et 17h00
Du 25/06 au 07/08

  • Atelier impression végétale sur tissus, ouvert à tou·te·s
    Samedi 25/06 à 16h00

Infos pratiques :
Lieu : Espace Bauthier (parc, terrasse et salons d’exposition)
Prix: Gratuit
Expo : Du samedi 25/06 au 07/08

« Je grandis dans une famille de 6 enfants. Mon enfance est ponctuée de constructions de cabanes, de puzzles, de jeux de lego, de voyages, de livres et de musique. Nous n’avons jamais eu de télévision. Je suis la 4e fille. Ma mère était quelqu’un de cultivée qui aimait la nature, les oiseaux, les fleurs. C’était une femme douce et aimante. Mon père, un homme fantasque à l’imagination débordante, d’un caractère colérique et imprévisible, avait tissé un lien particulier avec moi : j’allais être le garçon tant attendu. D’ailleurs, comme lui, je deviens ingénieur (industriel en chimie) et comme les hommes de ma branche paternelle, tailleurs de pierre, j’exerce mon art sculptural essentiellement sur la pierre - pendant des années.

Je remporte notamment le prix de sculpture monumentale David et Alice Van Buuren sur le thème du Contrepoint (sculpture en grés de Fontenoille) et réalise la stèle commémorative de la catastrophe de Ghislenghien (bloc de 5 tonnes en petit granit). C’est un travail physiquement lourd et très « masculin ». Mes sculptures de l’époque sont des stèles, des monolithes.–

En 2010, je commence à m’intéresser à la gravure : c’est un tournant pour moi. Je passe de la masse dure et non flexible qu’est la pierre à des matériaux plus souples. J’ajoute, je creuse ou enlève de la matière, j’expérimente la plaque à graver, le papier qui accueillera l’estampe… Je retrouve dans cette technique, comme l’on dirait de Dubuffet : « une spontanéité inventive et une tendresse barbare ».

Mes gravures sont toujours des monotypes. Ainsi, je passe d’un art masculin, physiquement pénible, qui nécessite une préparation et une maîtrise des outils, à un art plus libre, plus souple et plus fragile où je me laisse surprendre par le résultat chaque fois différent.

Le « Tataki-Zome » est un art ancestral japonais que je découvre en 2015. Cette autre forme de gravure consiste à teindre des tissus avec des sucs de plantes, sans encre. C’est une nouvelle porte d’exploration qui m’invite à être attentive au monde végétal qui m’entoure. Je respire, je touche, je choisis les plantes qui céderont leur tanin, je travaille à l’air libre… je suis libre.

J'explore aussi la technique du « bundle » avec du papier. Certains papiers se comportent comme des éponges et ont une texture intéressante après le passage à la vapeur. Ils agissent comme des « matières magiques qui paraissent avoir leur volonté propre et tellement plus de pouvoir que les intentions concertées de l’artiste », comme dirait Jean Dubuffet.

Petit à petit, j’ai inclus d’autres éléments dans ces compressions de papiers et de végétaux ; notamment des morceaux de fers rouillés et des pigments. Encore une fois, j’observe ce beau compromis entre la chimie et l’aléatoire par une expérimentation ludique et légère. Pourrions-nous dès lors parler «d’empreintes texturiologiques » ? » Geneviève Vastrade



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